Berlin est une ville qui se souvient.
Les stigmates du passé ne disparaîtront jamais, Berlin les met en exergue pour ne jamais oublier que la Liberté est le joyau de l’existence.
Sur son mur, comme dans ses musées, ou encore par des tracés fantômes sur ses trottoirs, l’âme du passé souffle sur les esprits frivoles et désinvoltes son histoire grave et douloureuse.
Des enfants courent et chahutent dans le labyrinthe du Mémorial. Des anciens en sont choqués, j’en suis amusé. La légèreté de leur insouciance en ce lieu si lourd de sens rend hommage à la Vie.
Tous ces visages figés dans l’horreur de leurs cris, et que l’artiste nous invite à fouler de nos pieds. Debout, je marche en faisant cliqueter d’un son froid et métallique ces âmes couchées à jamais, en cherchant désespérément une étincelle de vie dans tous ces regards vides. Nous ne pouvons contourner l’Histoire. Aussi noire fût-elle, elle nous construit, elle nous montre les traces de nos erreurs comme elle nous guide vers l’avenir. il n’y a pas d’autre chemin.
Je perds l’équilibre. L’inclinaison pourtant faible des volumes du Jardin des Exilés me fait perdre tous mes repères. Je vacille, ma verticalité est en jeu. Mon déplacement dans l’espace est forcé par ces plans qui me désorientent. Encore une fois, si je ne mets pas un pas en avant, ma chute est inéluctable.
D’un tas de gravats, Berlin s’est reconstruite et s’est élevée de nouveau. Symbole de cette reprise de verticalité, la Fernsehturm se dresse du haut de ses 220 m et diffuse ses mirages à la population endormie alentour. En 1969, alors que la tour demandait encore quelques mois pour être totalement achevée, le monde de l’ouest s’élevait quant à lui jusqu’à la Lune.
Après qu’elle fut ramenée au palais de sa belle-mère Aphrodite par Mercure, Psyché fur rouée de coups et torturée par l’Inquiétude et la Tristesse.
De toutes les épreuves qui lui sont ensuite imposées, la pauvre princesse survit à peine, et tente à plusieurs reprises de mettre fin à ses jours. Piégée par la beauté de Percéphore (Reine des Enfers) qu’elle pensait s’accaparer, elle sombre dans un profond sommeil pareil à la mort. Eros, guéri de la blessure que sa douce lui avait infligé, finit par la ranimer. Il put l’emmener devant Zeus qui convoque les dieux et annonce leur mariage. Psyché fut invitée à boire l’ambroisie, ce qui lui conférera le pouvoir d’immortalité et de son amour pour Eros naquit Volupté, scellant à jamais leur union.
L’Ame et l’Amour, lorsqu’ils sont réunis, peuvent traverser toutes les épreuves que la Vie sème sur leur chemin. De leur union éternelle naît le plaisir. Le plaisir est le seul moteur de notre existence.
Photographies : © Régis Grand – Berlin – 2015-2017