Marco est entraîneur adjoint de l’équipe d’Espagne de basket, mais son mauvais caractère, ses colères incontrôlables et les difficultés qu’il traverse au sein de son couple le précipite tout droit dans un commissariat de police, en état d’ébriété avancé.
Jugé coupable en comparution immédiate devant une magistrate peu encline à l’indulgence, il est condamné à 18 mois de prison ou 90 jours de travaux d’intérêt général, auprès d’un groupe de déficients intellectuels. Sa mission : entraîner une petite bande de joyeux lurons au basket et les faire participer au Championnat d’Espagne !
Javier Gutiérrez incarne avec brio le pauvre sbire qui se voit jeté sans s’y être préparé dans cet univers inconnu et déroutant qu’est le handicap.
Entouré de comédiens amateurs qui interprètent leurs propres rôles de handicapés mentaux, il enchaîne ses expériences de situations toutes les plus déconcertantes le unes que les autres, et apprend au fil de ses déconvenues à gérer les différences qui ne le séparent peut-être pas tant que ça de son auditoire.
Si la déficience de sa jeune équipe est évidente aux yeux des « gens normaux », Marco va très vite se trouver confronté à ses propres faiblesses jusque-là inavouées mais qui se révèlent à lui soudainement. Son regard sur la « normalité » va être bouleversé, ses préjugés et ses peurs intimes, vont être bousculés pour l’amener progressivement à sortir de l’indifférence face à la différence.
Ce film extrêmement touchant, sans pathos ni empathie abusive, nous donne une très belle leçon de vie et nous rappelle la ridicule relativité des normes derrière lesquelles on se réfugie la plupart du temps dans notre société modélisée par des valeurs pas toujours très humaines.
Je suis sorti de la salle ému, empli d’élans altruistes et reconnecté avec une compassion trop souvent ensevelie sous les petits problèmes anecdotiques dont on se fait croire naïvement qu’ils plombent notre existence.