Dans notre relation au temps, le crépuscule nous touche intimement, nous fascine, nous effraye.
Témoins passifs de la disparition inéluctable du soleil sous l’horizon, nous sommes rassurés, lorsque l’astre vénéré fait poindre son ultime rayon vert, parceque nous sommes encore en vie, et que dans notre petitesse face à ce géant de feu, nous sommes restés alors qu’il s’est éteint. Un sentiment de puissance et d’éternité pourrait nous envahir à ce moment-là, mais c’est aussi celui d’une peur profondément ancrée dans notre inconscient qui s’installe alors.
Ce qui fût n’est plus, et nous n’avons aucune idée de ce qui sera. L’horizon trace une ligne intangible de séparation entre aujourd’hui et demain, maintenant et après, et nous savons qu’il ne nous sera jamais possible de demeurer sur cette frontière.
Accepter d’être plongé dans l’obscurité, certes un temps seulement nous le savons, nous éclaire essentiellement sur l’impermanence des choses et sur notre condition de mortel.
Croire en l’existence d’un futur meilleur ou implorer un changement ne nous apportera pas plus d’espoir que d’imaginer changer ce qui est révolu ou de déplorer ce qui était mieux avant.
Le crépuscule n’est ni l’obscurité, ni la pleine lumière. Cet instant mystérieux et éphémère nous offre l’expérience singulière d’un entre-deux, d’un espace à la fois ténèbres et clarté, de mort et de renaissance. Toute notre existence prend sens à la jonction précise de ces antinomies, tous nos questionnements trouvent leur point de convergence, et peut-être leurs réponses, à la confluence de ces oppositions.
L’intemporalité de ce moment aussi fugace qu’éternel nous permet, si l’on se libère totalement de la velléité vaine de suspendre la course du temps, de nous affranchir de toute dimension terrestre, et de nous élever.
Etre ici et maintenant, laisser partir sans crainte de perdre ce que l’on retenait avant, accueillir les possibles avec sérénité, là est la vraie sagesse.
Photographies : © Régis Grand – Lac d’Aiguebelette (Savoie) 2017-2018
Magnifiques Photo
A quand un jour d’orage avec le tempête
La poésie de ces images est sublime
Merci Danny !
Je n’ai pas de photo du Lac d’Aiguebelette sous l’orage. C’est dommage, car lorsque le Farou débaroule de la chaîne de l’Epine, le Lac se déchaîne et le paysage si paisible habituellement devient subitement apocalyptique !
J’ai vécu plusieurs de ce type de tempêtes sur le Lac d’Annecy, alors que j’étais « moniteur de voile », et c’était à chaque fois très impressionnant !
Très agréablement surprise par la profondeur de ces textes.
Vraiment.
Je suis preneuse de cours sur comment faire un site comme le tiens.
20 ans après.
Bonjour Florence,
Merci pour ce commentaire qui me touche beaucoup.
Je me prépare à un grand changement de vie, une page (un chapitre, un volume…) va se tourner bientôt.
Je veux revenir à la création, à la photo, à l’écriture.
Je vais arrêter ce que je fais actuellement pour me consacrer à ça. Je prépare également un roman, mais j’en dirai plus très vite…
Pour la création d’un tel site, c’est assez simple, je l’ai entièrement réalisé sous WordPress.