Cette fois, c’est Juan Antonio Bayona qui prend les manettes, mais ce 5ème opus cinématographique de l’histoire originale de Michael Crichton n’est pas le plus captivant.
A la fin du précédent chapitre réalisé par Colin Trevorrow, les créatures du Park Jurassique tombé en ruine, avaient été abandonnées sur la Isla Nublar, laissées seules à la reconquête de leur leur liberté, dans une nature sauvage triomphante.
Mais voilà, le volcan de l’île se remet lui aussi en activité et menace cette « petite » faune tranquille d’une nouvelle extinction imminente. Il faut sauver les Dinos !
Financés par la fortune colossale de l’ancien associé de John Hammond (inventeur du Jurassic Park), le couple improbable formé par Claire, l’ex-superviseur du parc (Bryce Dallas Howard) et son dompteur de raptors Owen (Chris Pratt) se reforme pour aller à la rescousse des pauvres animaux menacés par les fumées nocives et la lave.
Ce tandem bancal, animé par des dialogues aussi plats que pathétiques, se réunit de nouveau, pour le meilleur et pour le pire. Surtout pour le pire.
Bayona nous avait habitué à bien plus de profondeur dans la psychologie de ses personnages (Quelques minutes après minuit, The Impossible), mais là, on est accablé par tant d’insipidité et de manque de charisme dans les deux principaux héros.
L’originalité de Baynona réside essentiellement dans le défi qu’il a judicieusement relevé de transporter tout le bestiaire en dehors des sempiternelles iles de Nublar ou de Sorna et de le déposer au pied du château presque gothique du richissime Benjamin Lockwood. Le concept prend du large au regard de la charte de la licence , mais on y retrouve avec plaisir les décors étranges et chimériques qui hantent l’esprit du réalisateur barcelonais. Des étages à n’en plus finir, des pièces dont le volume est aussi insondable que l’inconscient, une petite princesse perchée au dernier étage, tétanisée de peur sous ses draps, l’ombre d’un monstre qui s’approche dans la nuit… La griffe du maître, comme celle du T Rex sur le parquet de la chambre de la pauvre enfant, marque son territoire, enfin !
Même si on pouvait espérer, en vain malheureusement, que le réalisateur pousse un peu plus loin sa maîtrise de l’angoisse, de la violence et peut-être aussi du sadisme, le thème de l’enfant qui doit s’initier à la vie en l’absence de la mère fonctionne bien.
Les effets spéciaux sont à couper le souffle, tout est parfaitement orchestré pour un bon film de monstres.
Dommage que le scénario souffre d’autant de vacuité que le celle qui raisonne dans le cerveau des brontosaures et de la plupart des personnages du film…