L’Extraordinaire Voyage du Fakir

Aja est né à Bombay, il vit seul avec sa mère dans un quartier pauvre, et comprend très vite que le sort hasardeux de la condition humaine qui l’a jeté là ne pourra être conjuré que s’il change son karma.
La réalité de son irrémédiable existence, celle des bas-fonds de Mumbai, du travail acharné sous les remontrances perpétuelles d’un patron esclavagiste et de l’inexorable misère dans laquelle il se trouve, pourrait être juste acceptée comme une fatalité, si Aja n’avait pas la chance de suivre un minimum de leçons à l’école. Il y apprend, ébahi, que d’autres réalités existent, d’autres univers parallèles ailleurs dans le monde permettent de vivre autrement. Il comprend alors qu’en fait, nonobstant la résignation de sa mère, il est pauvre. L’illusion de sa caverne est dissoute.
De plus, il est taraudé par la recherche de son père absent depuis sa naissance, inexistant même, selon celle qui lui a donné la vie.
Aja se met en tête que la seule façon de changer le destin misérable qui lui aurait été tracé, c’est de devenir riche !
Avec ses cousins, il monte de petites arnaques en se faisant passer pour un Fakir aux pouvoirs surnaturels, mais ceux, despotiques et souvent violents, de la police locale le ramène vite à la réalité.

A la mort de sa mère, Aja, décide d’honorer la promesse qu’il lui avait faite de l’emmener découvrir Paris, et se lance dans un périple extraordinaire à travers l’Europe, les cendres de la défunte dans une enveloppe, et avec l’idée incongrue de retrouver son père dont il a découvert qu’il était français…

Entre le voyage de Télémaque, les aventures de Candide, et le parcours initiatique d’un jeune homme en quête de vérité, l’épopée d’Aja est une découverte naïve du monde occidental, de l’argent et de l’amour.
Mais les problématiques bien contemporaines de notre cosmos, tant sociétaux qu’économiques (flux de migrants clandestins, rapports amoureux corrompus par la mode et le paraître…), sont bien présents, et balisent tout au long du film le chemin du jeune héros, qui doit comprendre par lui-même quelle voie il doit véritablement emprunter s’il veut rectifier son Karma.

Avec un petit clin d’oeil façon Bollywood qui égaye avec légèreté une scène d’interrogatoire par la Police des Frontières à Calais, le thème du père absent déjà abordé avec Starbuck (un donneur anonyme de sperme est recherché par 142 des 533 enfants dont il est le géniteur), le concept un peu bateau de « donner pour s’enrichir intérieurement », et des scènes rocambolesques, parfois complètement loufoques, Ken Scott s’amuse, et on s’en délecte avec joie.

 

 

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